Hommage à la fonderie Rosini : ce lieu magique, où la famille Rosini règne dans la joie, la fierté d'un patrimoine vivant et un amour inconditionnel pour les artistes.
Le texte suit les photos.
Hommage à la fonderie Rosini : ce lieu magique, où la famille Rosini règne dans la joie, la fierté d'un patrimoine vivant et un amour inconditionnel pour les artistes.
Le texte suit les photos.
Oeuvre originale en argile de Séverine Plat-Monin.
Démonstration de la création d'un moule.
Extérieur d'un moule en plâtre.
Moule en élastomère, oeuvre après la fonte.
Atelier de cire.
Séverine Plat-Monin éxécutant des retouches sur l'oeuvre en cire.
Peppino Rosini.
Peppino Rosini.
Atelier de cire.
Atelier de cire.
Atelier de cire.
Atelier de cire.
Création du moule réfractaire.
Création du moule réfractaire.
Création du moule réfractaire.
Création du moule réfractaire.
Marion Rosini
Atelier de fonte.
Atelier de fonte.
Atelier de fonte.
Atelier de fonte.
Atelier de fonte.
Atelier de ciselure.
Atelier de ciselure.
Atelier de ciselure.
Atelier de ciselure.
Atelier de patine.
Atelier de patine.
Atelier de patine.
Signature de la fonderie.
La fonderie Rosini; c’est la fonderie du bonheur. Dès le premier moment où je pénètre dans ce lieu magique, je suis imprégnée de la complicité et de l’esprit d’équipe qui habite ce lieu. On apprécie rapidement les valeurs de cette entreprise : passion, tradition, transmission, partage, échange.
La fonderie Rosini est une entreprise familiale. En commençant par Peppino Rosini, le Padre de Familia… et ses enfants Marion et Antoine ainsi que leur fidèle équipe; Florent Lestienne, Andres Perez-Boullosa, Walter Never Da Cruz, Vicotr Rosan, Pascal Vivant. Chaque ouvrier de la fonderie joue un rôle essentiel.
L’histoire d’amour pour la fonderie commence en 1974 quand Peppino (Joseph Rosini), entre un jour par un certain hasard dans les locaux de la fonderie d’art Valsuani et décide de se former au métier de fondeur. Il est fasciné par l’artisanat et ce savoir-faire ancestral et il apprend à maitriser toutes les étapes. En 2002, il décide de créer sa propre entreprise et ouvre la fonderie Rosini, se spécialisant dans la cire perdue.
J’observe avec fascination toutes les étapes du bronze. Peppino est chef d’atelier. Il intervient majoritairement à l’atelier cire et à la fonte. Florent travaille à la cire et à la fonte, Andres travail au décochage et nettoie les bruts de fonte après la coulée. Walter, Victor et Pascals sont ciseleurs. Antoine s’occupe de la patine. Marion est la gérante de la fonderie et travaille principalement au secrétariat mais peut intervenir à l’atelier cire.
Créer un bronze est en une opération qui nécessite un travail de coopération ; commencent par l’œuvre de l’artiste et se terminant avec la réalisation de sa vision. Les étapes exigées pour y arriver sont un mélange de magie, d’alchimie, de science, et surtout de travail et de dévouement.
La relation entre la fonderie et l’artiste est basée sur une confiance mutuelle. La fonderie prend beaucoup de temps et de soin à comprendre la demande et les attentes de l’artiste. Les artistes peuvent s’impliquer dans chaque étape de la fabrication du bronze. L’atelier leur est toujours ouvert. Dès la première rencontre, il y’a des décisions techniques à prendre et c’est avec Peppino ou Florent qu’ils peuvent évaluer le projet et diriger ensemble son exécution.
C’est un privilège d’assister à chaque étape de la création d’un bronze. Chaque étape apporte une valeur et une beauté cachée à l’œuvre finale. Pour bien apprécier tout le travail requis, il faut comprendre chaque étape.
L’atelier de cire. C’est par là que débute le travail de la fonderie. Par contre, avant cette visite, le moule a été crée à partir de l’œuvre originale; une opération que la fonderie confie à des mouleurs indépendants qui travaillent directement avec les artistes. Puisque l’épaisseur du bronze est égale à l’épaisseur de la cire, c’est une première démarche essentielle. La cire est coulée dans le moule pour être ensuite démoulée et retouchée. Les artistes sont invités à superviser ou bien à modifier eux même l’œuvre de cire.
Peppino entreprend à ce moment le calcul, la confection et l’application des alimentations en cire qui vont servir pour la coulée et les évents. Ses 40 années d’expérience lui font comprendre et visualiser les directions que prendront à la fois l’air et le métal en fusion, dans le but final d’obtenir des brutes de fontes les plus propres possibles.
L’atelier fonte : La cire alimentée est ensuite enrobée d’un plâtre réfractaire destiné à passer au four de cuisson. A ce stade la cire brulée, disparait pour laisser sa place au vide. De là née le terme : fonte à la « cire perdue ». Le métal viendra compléter cet espace vide lors de la coulée du bronze. Le métal est soigneusement préparé lors de la chauffe et porté à 1 200 °C.
Après la fonte, arrive l’étape du décochage. C’est le moment magique pour le fondeur. C’est à cette étape, qu’on découvre si l’œuvre a été bien coulée.
L’atelier ciselure : C’est une étape longue et difficile. Les ciseleurs doivent couper toutes les alimentations, faire disparaitre les imperfections et retrouver l’ensemble des détails de la pièce originale. Cette étape requiert une grande patience puisque des heures et des heures seront nécessaires à cette étape.
L’atelier patine : Finalement, on doit patiner l’œuvre. Après la coulée, l’œuvre est généralement de couleur jaune doré. Selon l'effet que l'on veut obtenir on peut appliquer différents produits pour oxyder le métal. Il faut alors chauffer la sculpture, appliquer les mélanges de pigments et laisser agir. L’artiste est en général présent pour suivre cette étape. Antoine sait choisir la teinte et créer les nuances qui animeront l’œuvre au final.
Le délai de réalisation d’un bronze peut varier entre deux et trois mois.
Les sculpteurs aiment dirent : le bronze est noble… L’artiste retrouve devant la complétion du bronze, l’aboutissement de sa vision. Un bronze coûte cher à produire mais en comprenant le travail et l’amour exigé dans sa création, le prix devient inconséquent puisqu’il se mérite à travers chaque étape. C’est ensuite à travers le support des collectionneurs qui comprennent sa valeur que cette belle synergie entre l’artiste et les artisans de la fonderie peut se poursuivre.
Le bronze traverse les époques. On le retrouve en Antiquité et sur plusieurs continents. La technique de base n’a pas vraiment changé à travers les siècles.
Ce savoir faire justifie la signature de la fonderie à côté de celle de l’artiste. C’est une validation importante de leur collaboration.
En 2016, la fonderie est honorée par le label Entreprise du Patrimoine Vivant par l’état français. Ceci représente une distinction et une reconnaissance de l’importance du ‘savoir faire artisanal et industriel d’excellence’. Plus récemment, le label Artisan d’art a été décerné à Peppino. La fonderie Rosini a également été sollicitée plusieurs années par le Prix Maif qui promeut le travail de jeunes artistes sculpteurs en leur offrant leur premier tirage en bronze.
Depuis quelques années, la fonderie ouvre ses ateliers à des stagiaires, jeunes étudiants en art ou en industrie. Ils y développent un amour des traditions de la fonte, partagé de génération en génération. Leur passage à la fonderie du bonheur leur fera développer une appréciation pour ce si beau métier. Plusieurs technologies modernes fragilisent l’appréciation et la transmission du savoir faire artisanal mais la fonderie Rosini est un patrimoine vivant. Finalement, c’est autant cette profession artisanale qui est noble que l’œuvre finale.
Merci à BrefArt pour un superbe article sur la fonderie dont j'ai puisé plusieurs références.